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Apprendre à se mettre à l’écoute des champs d’intérêt des garçons

5 septembre 2018

Par Sandy Slack et Gerin Martin
Être à l’écoute des enfants, garçons et filles, peut vous aider à atteindre le degré optimal d’ajustement dans votre local. Cet atelier d’une durée de 70 minutes aidera les participantes à apprendre à déterminer les comportements et les activités des enfants et ensuite à planifier le soutien de ces champs d’intérêt dans l’ensemble de la routine quotidienne.

Matériel nécessaire

  • Feuilles de papier recyclé, plusieurs pour chaque participante (activité d’ouverture)
  • Une clochette (activité d’ouverture)
  • Du papier et des stylos pour chaque table (idée centrale et mise en pratique)
  • Feuillet indiquant des choses à considérer lorsque nous planifions en tenant compte des champs d’intérêt des enfants (rédigé à partir du point #6 dans la section « idées centrales » et mise en pratique)
  • Papier de tableau à feuille (activité d’ouverture; idée centrale et mise en pratique; plan de mise en oeuvre)

Objectifs

(5 minutes)
Dites aux participantes, que d’ici la fin de l’atelier, elles seront en mesure d’identifier des stratégies pour soutenir les besoins et les champs d’intérêt des garçons dans les jeux actifs tels que, courir, sauter, frapper du pied et lancer.

Activité d’ouverture

(10 minutes)

Bataille de balles de neige

  1. Donnez plusieurs feuilles de papier recyclé à chaque participante qu’elles pourront chiffonner en « balles de neige ». Dites-leur qu’elles vont se lancer mutuellement des balles !
  2. Précisez des limites raisonnables pour lancer les balles de neige (ex. lancez les balles vers le bas, arrêtez lorsque vous entendez la clochette) et affichez-les en forme de pictogrammes sur le papier à tableau.
  3. Demandez aux participantes de jouer à se lancer les balles de neige pendant deux minutes. Encouragez-les à porter attention à leur corps et leur cerveau.
  4. Demandez aux participantes, « Quel comportement auriez vous possiblement observé dans votre local qui vous aurait incité à planifier une activité de bataille de balles de neige? » Demandez également, « Pourquoi pensez-vous que ce type d’activité intéresse les garçons? » Alimentez la discussion de groupe.

Idée centrale et mise en pratique

(20 minutes)

  1. Dites aux participantes que bien que les garçons et les filles aient des champs d’intérêt typiquement différents, ce n’est pas toujours l’intérêt dans les sujets tels que les dinosaures, les voitures de course, les pompiers et policiers, les sports ou même les jeux de fusils qui mettent les éducatrices dans l’embarras, mais que ce sont souvent les actions associées à ces champs d’intérêt qui nous poussent à bannir l’activité, soit courir, sauter, frapper du pied et lancer. Parlez également de ce qui suit:
    • Selon un rapport du bureau des statistiques relatives au travail de 2013, 98 % des 695 000 éducateurs et enseignants en préscolaire et à la maternelle à travers les États unis sont des femmes. Sauter, courir, lancer et frapper du pied sont typiquement hors de la zone de confort des femmes et les éducatrices peuvent refuser de planifier des activités qui soutiennent ou même encouragent de telles actions de peur que quelqu’un se blesse. Discutez des émotions des participantes concernant ces actions dans leur local.
    • Parlez du fait que l’intérêt des garçons face à ces actions est actionné par le développement du cerveau. Expliquez que la séquence du développement du cerveau des garçons et de filles est différente. Une des différences qui a un effet sur le besoin qu’ont les garçons de bouger - de bouger beaucoup - est le développement du cervelet. Le cervelet est situé à la base du cerveau. Le cervelet est responsable des mouvements amples (motricité globale), de l’équilibre et de la posture. Durant les premières années de vie, le cervelet des garçons et des filles se développe rapidement. Chez les filles, le cerveau a tendance à développer les parties du langage et la motricité fine plus tôt que chez les garçons. Dans le cerveau d’un garçon, le cervelet se développe pendant une période beaucoup plus longue qu’il ne le fait dans un cerveau de fille. Par conséquent, les garçons souhaitent bouger et ont besoin de bouger, beaucoup!
  2. Encourager les participantes à prendre en considération les idées suivantes lorsqu’elles planifient en tenant compte des champs d’intérêt des enfants (vous pouvez créer un feuillet indiquant les idées et le distribuer) :
    • Les enfants prennent part à quels types d’activités?
    • Quel matériel utilisent-ils et comment l’utilisent-ils?
    • Comment interagissent les enfants avec leurs pairs et les adultes?
    • Est-ce que l’environnement d’apprentissage est aménagé de manière à ce que les enfants puissent réaliser leurs intentions?
    • Dois-je modifier physiquement l’environnement d’apprentissage afin de l’adapter aux champs d’intérêt des enfants?
    • Comment vais-je planifier de nouvelles expériences qui stimuleront, exploiteront et enrichiront les champs d’intérêt des enfants?
  3. Évoquez notre besoin de reconnaître, soutenir et planifier en fonction des champs d’intérêt des garçons, même si leurs champs d’intérêt nous sortent de notre zone de confort. Nous savons que lorsque nous jumelons le degré élevé d’intérêt qu’ont les enfants au contenu du programme et que nous continuons à soutenir ces champs d’intérêt tout au long de la routine quotidienne, nous amenons les enfants à apprendre en faisant appel à leur motivation intrinsèque, générant d’importants résultats et une très grande implication.

Mise en pratique

(15 minutes)

  1. Demandez aux participantes de se rappeler la « bataille de balles de neige ». Expliquez que la « bataille de balles de neige » est une activité qui soutient adéquatement l’intérêt que quelques garçons ont à lancer. En équipe par table, demandez aux participantes de déterminer des actions communes qu’elles ont observées représentant les champs d’intérêt des garçons et qui généralement créent des problèmes. Après avoir alloué du temps aux équipes pour discuter, demandez-leur, une à la fois, de rapporter les actions problématiques sur lesquelles elles ont échangé. Le formateur écrira les actions sur un tableau à feuille et prendra note des actions communiquées par les participantes, à tour de rôle, jusqu’à ce qu’elles aient complété. Les actions possibles auxquelles le formateur peut s’attendre pourraient comprendre: lancer, donner des coups de pied, donner des coups de poing, se bousculer et courir (sans toutefois s’y limiter).
  2. À partir de la liste d’actions communes générée et notée au tableau, attribuez une action à chaque équipe. Distribuez une feuille à tableau et des crayons-feutres à chaque équipe et dites aux participants de dresser une liste d’idées d’activités qui pourraient soutenir l’action qui leur a été attribuée. Incitez les participantes à penser à des idées qui pourraient soutenir l’action qui leur a été attribuée tout au long de la routine quotidienne. Demandez aux équipes d’afficher leur feuille dans la salle. Demandez à une représentante de chaque équipe de communiquer leur liste à tout le groupe.

Plan de mise en oeuvre

(10 minutes)

  1. Demandez aux participantes de consulter les listes d’idées affichées dans la salle. Ensuite, demandez-leur de déterminer et de choisir 3 activités qu’elles souhaitent essayer la semaine suivante avec leur groupe d’enfants, afin de soutenir les champs d’intérêt des garçons.

Les auteures

Sandy Slack a commencé sa longue carrière en éducation à la petite enfance en tant qu’éducatrice Head Start. Après avoir obtenu une maîtrise en éducation spécialisée à la petite enfance à l’Université George Washington, elle a débuté une carrière de 30 ans à l’intérieur des écoles Lynchburg City (Virginia). En 1991, elle est devenue une formatrice certifiée et une consultante du programme HighScope. Sandy a dirigé les premiers placements d’intégration d’enfants avec des limitations dans les programmes préscolaires locaux. HighScope a publié plusieurs articles écrits par Sandy sur une variété de sujets sur la petite enfance.

Gerin Martin a obtenu son baccalauréat à l’Université Radford en développement et croissance humains, avec une concentration en éducation et administration en centre à la petite enfance. Elle a enseigné dans une prématernelle privée à Lynchburg, Virginia, pendant sept ans. Durant ce temps, Gerin est devenue une éducatrice certifiée HighScope et a été la première éducatrice à collaborer avec les écoles Lynchburg City dans l’élaboration d’une classe d’intégration d’enfants préscolaires présentant des limitations. Gerin a reçu sa maîtrise du Collège Lynchburg en éducation spécialisée à la petite enfance et travaille actuellement en tant qu’éducatrice spécialisée aux écoles Lynchburg City, et assiste des enfants préscolaires avec limitations dans des placements en milieux communautaires.